Réflexivité
Le document proposé est intitulé
De quand date la première carte d’identité ?
À partir de ce titre pensez de quoi pourrait traiter le document .
Pensez aux mots que nous pouvons associer à ce titre.
Le document proposé est intitulé
À partir de ce titre pensez de quoi pourrait traiter le document .
Pensez aux mots que nous pouvons associer à ce titre.
TEXTE Nº1: |
De quand date la première carte d’identité ? |
Jusqu’au début du XXe siècle, il existe des dizaines de documents pour prouver son identité : le permis de chasse, le livret militaire ou même une carte d’usager d’une compagnie de chemin de fer.
Mais aucun n’est officiel. La seule chose qu’impose la loi, pour toute démarche administrative, c’est de se faire accompagner par deux personnes qui attestent sur l’honneur de votre identité. Pas vraiment fiable.
D’ailleurs, un marché parallèle du témoin se développe. Des hommes rôdent près des mairies et assurent l’identification contre quelques billets. En 1921, le préfet de Paris, Robert Leullier, lance la première carte d’identité.
Il utilise les techniques anthropométriques de Bertillon (taille du visage, empreinte digitale, etc.) pour effectuer un recensement précis des citoyens. Les Français sont révoltés ! Craignant pour leur liberté individuelle, ils refusent ce fichage. C’est le régime de Vichy qui rend la carte d’identité obligatoire en 1943. Depuis octobre 1955, elle est redevenue facultative.
Faux
Vrai
Vrai
Faux
Faux
TEXTE Nº2 |
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Le passage à l’ère numérique bouleverse nos vies. Tous les domaines sont touchés : économique, culturel… Il change aussi notre rapport au monde.
D’une économie où l’information était rare, nous sommes passés à une surabondance d’informations. En 2010, l’ancien p.-d.g. de Google estimait que l’humanité produisait en deux jours environ 5exaoctets (1018octets) d’informations, soit autant que la production totale depuis l’invention de l'écriture ! Depuis, ces volumes ont encore crû de manière exponentielle. Conséquence positive : notre mémoire collective (archives, documents anciens, vidéos de l’INA…) est théoriquement sauvée de l’oubli, et mise à l’abri de la poussière et des dégradations du temps. Chacun peut, s’il le souhaite, accéder facilement à ces archives en ligne et retrouver, par exemple, en quelques clics un grand-père parti à la Grande Guerre dont la famille avait perdu la trace.
Logiquement, nous lisons de plus de plus en ligne, ou sur des supports numériques : ordinateur, téléphone et, bien sûr, liseuse. Bien que la part des livres numériques dans le marché de l’édition française soit encore faible (5 % du chiffre d’affaires), elle ne cesse d’augmenter (+9 % en 2017). Le Baromètre des usages du livre numérique SNE/Sofia/ SGDL montre même que, depuis qu’ils sont passés aux ebooks, 26 % des lecteurs lisent plus qu’avant. Mais comprennent-ils le texte de la même façon ? Pour le savoir, Jean-Luc Velay, chargé de recherche au CNRS, au Laboratoire de neurosciences cognitives, a soumis le même texte de 30 pages à deux groupes. Le premier l’a lu sur papier, le second sur liseuse. Puis, il leur a été demandé de classer dans l’ordre chronologique certains événements de l’histoire. « Tous les lecteurs avaient eu une bonne compréhension du texte mais les lecteurs du papier ont clairement dominé l’exercice chronologique », souligne le chercheur. Il est en effet plus simple de se repérer dans un livre papier, rien qu’en le tenant en main. « Quand on lit une histoire policière, si on découvre l'assassin à la page 125, mais qu’il nous reste une centaine de pages, on sait que l’auteur vous *mène en bateau !, s’amuse-t-il. Alors que dans un document numérique, la notion de volume n’a plus d’importance. Et cela joue sur notre capacité à mémoriser la chronologie. »
*Mener en bateau:Tromper quelqu'un, faire croire n'importe quoi.
Tout cela nous fait-il gagner du temps ? Pas sûr. « Le gain de temps n’est pas certain car le numérique génère une culture de l’immédiateté », regrette Gaëtan de la Villéon, docteur en neurosciences et président de l’agence Cog’X. « Un mail, par exemple, doit être traité rapidement. » Près de 21 % des personnes interrogées regardent leurs e-mails dès le réveil, selon l’enquête Adobe 2017. D’où une inflation des messages qui a plutôt tendance à faire perdre du temps. De la même manière, avec les appareils numériques, puis les smartphones, prendre une photo est devenu si simple que plus de 70 milliards de clichés sont déposées chaque année sur Facebook. Pour la plupart, ces photos ne seront jamais regardées, triées, archivées : l´album-photo réalisé avec soin pendant les congés estivaux et que l’on regardait ensemble durant les réunions de famille, c’est dépassé ! Aujourd’hui, les photos sont si nombreuses que leur temps de traitement devient infini. Résultat, une photo chasse frénétiquement l’autre, nous donnant l’illusion de retenir l’instant… qui s’efface pourtant aussi vite. Des volumes toujours plus importants de clichés dorment dans la mémoire de nos ordinateurs, dans le cloud ou sur des disques externes. Et seule la poignée de photos imprimées sur papier –à l’ancienne– échappe à ce purgatoire.
Qu’il s’agisse de textes, de photos ou de vidéos, la digitalisation provoque également une prodigieuse accélération dans la circulation des informations. En 1967 est inventée la première disquette permettant de transférer les données d’un ordinateur à un autre. Après la disquette viendra le CD, puis, en1999, la première clé USB, qu’on relie à l’ordinateur via un câble. Mais c’est la généralisation des messageries instantanées, puis de l’e-mail, popularisé en 1997 par Yahoo Mail puis Gmail en 2007, et enfin des réseaux sociaux, qui révolutionne nos échanges. Dans le même temps, nous avons de moins en moins de conversations avec nos proches. Selon l’INSEE, les relations directes d’ordre privé (hors téléphone), que ce soit avec les parents, les amis, les collègues *voire les commerçants, sont en baisse constante. Parallèlement, nous croulons sous les notifications. Avec des conséquences notables sur nos capacités de concentration. Difficile de rester attentif face à ce flot constant d’informations, d’e-mails, de textos… quand on sait qu’il faut en moyenne 64 secondes pour reprendre le fil de sa pensée après avoir été interrompu par l’arrivée d’un message. « Globalement, le cerveau peut gérer 10 informations simultanément, explique Gaëtan de la Villéon. Avec les nouvelles technologies, il est très fréquent de dépasser cette quantité. L’effet goulot d’étranglement empêche les informations d’être traitées correctement. Certaines *passent à la trappe, d’autres sont mal comprises. On parle alors de saturation cognitive. »
*Voire [et même]: incluso.
*Passer à la trappe: être oublié.
Avec à la clé de belles économies d’énergie ? Pas sûr non plus. Un chercheur de l’université de Copenhague a montré, en 2012, qu’au Danemark, si les déplacements motorisés domicile-travail avaient été réduits de 105kilomètres par semaine grâce au télétravail, ce dernier avait dans le même temps fait croître les déplacements personnels de 77 kilomètres : disposant de plus de temps, les télétravailleurs multiplient les visites de voisinage ou les sorties en famille. C’est ce qu’on appelle l’effet rebond.
Il en va de même pour la digitalisation, dont on pouvait espérer moins de papier et moins de CO2. Comme le rappelle l’ingénieur Philippe Bihouix dans son ouvrage l´Âge des low tech (éd. du Seuil), si nos existences se dématérialisent, le numérique repose pourtant sur des appareils bien réels : serveurs, antennes-relais, câbles transocéaniques, etc. très gourmands en énergie. Des chercheurs ont ainsi estimé que l’envoi d’un seul courriel génère l’équivalent de 4 grammes de CO2 (en 2015 ont été envoyés 204milliards d’emails par jour, hors spam) et les recherches quotidiennes sur Google 7 tonnes ! Pire : peu de gens savent que l’alimentation d’un ordinateur portable pendant un an équivaut à un Paris-Londres en avion… Et, même un vieux mail oublié, enregistré dans un centre de données, ces gigantesques hangars remplis de serveurs qui tournent en continu et ont besoin d’être refroidis, produit 10grammes de CO2 par an, selon les calculs de Cleanfox, une start-up française spécialisée dans le nettoyage des boîtes mails.
Cette question écologique devra être résolue car le mouvement de dématérialisation de la société se poursuit à grande vitesse. L’État français annonce même pour2022 la dématérialisation totale des démarches administratives. Une évolution qui inquiète les plus âgés. Selon une étude de l’agence du numérique, 13millions de personnes en France qui utilisent peu ou pas Internet se sentent en difficulté face au développement des usages du digital. Une fracture numérique qui risque encore de se creuser puisque les évolutions à venir (intelligence artificielle, réalité augmentée, objets connectés, robotique) devraient modifier encore plus notre mode de vie.