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On pourrait dire que Nina Reicyn est née deux fois. La première à Rostov-sur-le-Don, un port très important situé à l’ouest de la Russie, sur les rives du Don. Le Don est un grand fleuve qui déverse ses eaux dans la toute proche mer d’Azov, avant d’arriver à la mer Noire. C’est le pays des cavaliers cosaques chargés de défendre les frontières de l’Empire russe.
La ville de Rostov a été fondée au XVIIIe siècle, et elle est devenue un centre commercial et industriel prospère au cours du XIXe siècle. La préparation du thé dans le samovar traditionnel a accompagné la famille Reicyn dans son exil en France.
La deuxième naissance symbolique de Nina a eu lieu à Paris. Elle a grandi dans la capitale française dans les années vingt et trente du XXe siècle. La ville était le centre culturel et artistique de l’Europe entre les deux guerres. L’enseignement se modernisait et l’éducation aspirait à créer des citoyens libres dans une société en paix. L’Exposition universelle de 1937, visitée par Nina Reicyn et Maria Casarès, montrait les merveilleux progrès des arts et des techniques mais aussi la menace réelle du fascisme, dans le pavillon de l’Espagne républicaine en guerre et dans celui de l’Allemagne nazie.