Echo en retour
L’univers de Sarah Bernhardt
Sarah Bernhardt est née à Paris au dix-neuvième siècle, dans une ville en pleine mutation. Les travaux du préfet Georges Eugène Haussmann sacrifient le vieux Paris et recréent une capitale pour le vingtième siècle. La croyance dans le progrès, la liberté créative du Romantisme, l’âge d’or du théâtre, la découverte de la photographie et du cinéma contribuent à l’émergence d’artistes fascinants, comme c’est le cas de notre comédienne.
Le public vient nombreux assister aux représentations théâtrales, véritable activité sociale. Le talent et la modernité de Sarah Bernhardt renouvellent l’interprétation de rôles mythiques : Iphigénie, Andromaque, Phèdre, Médée... Sa renommée franchit les frontières et arrive même aux États-Unis, où le succès de ses tournées devient légendaire. Une bande dessinée de Lucky Luke retrace les aventures de l’actrice dans sa traversée en train du Far West.
Loin de Paris, c’est en Bretagne, à Belle-Île, qu’elle se repose en été. Son arrivée saisonnière est une véritable mise en scène, elle voyage accompagnée de sa famille, de ses animaux (des perroquets, des caméléons, un chimpanzé, un guépard, un boa...) ainsi que d’innombrables bagages. Elle a créé son propre personnage sur la scène et dans sa vie. L’artiste Jean Cocteau l’a appelée le « monstre sacré » de la représentation.
Ni la maladie ni l’âge n’ont pu la détourner de l’interprétation, elle est décédée pendant le tournage du film La voyante, où elle incarne le rôle-titre. Femme affirmée et affranchie, elle déclare à la fin de ses mémoires : « Je résolus d'être la grande artiste que je souhaitais être. »
